Il n’existe pas de combinaison parfaite amoureuse pour l’Ennéagramme, car un Type n’est ni bon, mauvais, facile ou plus difficile qu’un autre, chacun apporte son propre tempérament, son éducation et ses expériences uniques à la relation. Le niveau de santé psychologique, les priorités instinctives et le niveau de conscience des individus sont des paramètres plus significatifs.

Cependant, il a été constaté par empirisme que certaines combinaisons se rencontrent plus fréquemment que d’autres. En regardant la structure de l’association des deux Types, on accède à un aperçu des enjeux dans le couple. C’est pourquoi bien souvent, on constate que les partenaires apportent de part et d’autre leurs traits caractéristiques.

Le but d’utiliser l’Ennéagramme dans les relations est de l’interpréter comme un chemin vers une connexion plus profonde et une croissance partagée. En facilitant la culture de l’empathie et en proposant le point de vue de chacun, cet outil fournit un cadre pour forger des liens plus étroits et prévoir les problèmes potentiels : il offre une meilleure compréhension de ce qui fonctionne ou pas dans la dynamique du couple afin de travailler ensemble pour mieux se soutenir, se comprendre et s’aimer. 

L’influence du genre : Aucun Type n’est intrinsèquement genré masculin ou féminin. Cependant, les données sur les couples mariés suggèrent que les stéréotypes sociaux et les paramètres culturels expriment certaines attentes spécifiques liées au genre de la personne et qui peuvent influencer leur style de relation. En d’autres termes, les hommes et les femmes n’attendent pas forcément la même chose d’un partenaire potentiel.

Les amants, René Magritte, 1928.

La carte affective (lovemap)

C’est le facteur essentiel à toute entente dans une relation amoureuse. Développé par le sexologue John Money dans les années 80, le concept de ‘Lovemap’ fait référence à la représentation majoritairement inconsciente que chacun de nous a en lui d’un partenaire ‘idéalisé’. Ce modèle porte la marque de notre propre individualité, incluant de nombreux aspects de la personne (comportement social, valeurs, religion, politique) mais aussi des caractéristiques physiques (forme du corps, couleur des cheveux, taille, poids…) attendus chez le partenaire idéal. Elle va aussi régir le domaine de nos fantasmes et comportements sexuels.

Nous ressentons une attraction chimique pour un partenaire potentiel qui correspond aux critères conscients de notre  ‘Lovemap’, portant généralement sur les paramètres physiques (ex : j’aime les blondes, les cheveux courts…). mais plus de 90% des traits répondent à un schéma inconscient.

Cela peut expliquer que certaines incompréhensions apparaissent une fois la relation construite, car ces attentes cachées remontent géneralement en surface quand nous sommes choqués, trahis ou « violés » par le comportement de notre partenaire. Ce n’est qu’à ce stade que nous réalisons que certaines choses sont d’une grande importance et parfois non négociables.

La carte affective va se façonner dès l’enfance, à partir de notre éducation (parents, culture), nos valeurs, nos peurs, et va évoluer par là suite au fur et à mesure de nos expériences amoureuses.

Nous avons tous une lovemap, mais elle peut être dysfonctionnelle. Elle peut avoir été déformée ou ‘vandalisée’ par des événements traumatiques et expériences sexuelles précoces mal vécues, qui gravent des idées et des sentiments malsains sur notre modèle inconscient pour un compagnon idéal.
De même que tout le monde ne s’identifie pas de manière équilibrée avec l’un ou les deux parents (en particulier celui du sexe opposé), les éléments de notre lovemap peuvent devenir confus, contradictoires et bizarres dans des conditions qui créent de la négativité, des abus, de la négligence ou un traumatisme dans les croyances inconscientes et les attentes de la personne envers un partenaire et une relation amoureuse. Pour établir une vraie chimie avec l’autre, les aspects négatifs dans une lovemap fonctionnent tout aussi puissamment que les éléments positifs. Cela aide à expliquer pourquoi tant de personnes attirent continuellement le même type de relations dysfonctionnelles et abusives.

Facteurs de compatibilité

Dans le cadre de l’Ennéagramme, certains facteurs peuvent être pris en compte pour déterminer la qualité et la durée d’une relation amoureuse (par ordre d’importance) :

Correspondance des Niveaux de santé

C’est le facteur déterminant qui fait référence à la santé mentale générale ainsi qu’au niveau de conscience des Types (1-3 gamme saine, 4-6  moyenne, 7-9 malsaine)
Les personnes en bonne santé créent des relations saines, chacun s’enrichissant des différences de l’autre, et contribuant à une croissance mutuelle. Moins intégrés, voire désintégrés, il n’y a pas de rencontre d’être à être, mais un rapport entre mécanismes de défense qui conduira à la séparation. Si un seul partenaire est en bonne santé psychologique et que l’autre résiste à une croissance ou à un changement réel, la relation a peu de chances de survivre ou de devenir fonctionnelle.

Correspondance des Sous-Types

Ce facteur fait référence à notre instinct dominant associé au Type : sous-type sexuel (SX), social (SO) ou d’auto-préservation (SP).
Les partenaires qui partagent le même sous-type ont de meilleures chances de rester ensemble car ils se sentent plus ‘compatibles’, regardant dans une même direction, avec la facilité pour eux d’établir de l’empathie, d’avoir moins de conflits, de fixer des priorités et de partager des valeurs communes en couple. Cela fonctionne de manière tellement inconsciente que nous ne savons même pas que nous vivons tout à travers l’objectif de notre propre distorsion. Donc, si vos préjugés inconscients sont les mêmes que ceux de votre partenaire, vous aurez moins de conflits. Probablement déterminé par des prédispositions biologiques à la naissance combinées aux expériences de la petite enfance, l’instinct dominant qui est inconscient ne semble pas être influencé par le bagage culturel ou social, ni même par le genre homme-femme.

Correspondance dans la triade Harmonique

Ce facteur fait référence au groupe Harmonique qui décrit la satisfaction des besoins des Types, les catégorisant en trois triades : les positifs (Types 2, 7, 9), les réactifs (Types 4, 6, 8) et les  compétents (Types 1, 3, 5.)
Avoir les deux partenaires dans une même triade Harmonique leur apporte un sentiment de terrain d’entente, en partageant certaines valeurs et perspectives. Lorsque des conflits surviennent, ces similitudes d’adaptation peuvent aider les couples à surmonter les problèmes et à trouver plus facilement des solutions.

Connexions complémentaires  

En  considérant les connexions sur la figure de l’Ennéagramme, nous pouvons distinguer plusieurs configurations d’association de Types, appelant à des enjeux différents :

  • COLLABORATION ÉTROITE
    Aile commune avec le partenaire 
    Dans ce cas, pour celui qui est “aile extérieure” de l’autre, son conjoint va l’aider à contacter ses ressources intérieures, et en contrepartie, il va aider son partenaire à accomplir sa finalité dans le monde. Le développement des ailes étant un facteur majeur d’intégration, chacun s’en trouve favorisé.

Par exemple, dans un couple 5-6, le 5 va permettre au 6 d’apprendre à contacter sa capacité d’analyse objective et en contrepartie, le 6 donnera au 5 un modèle pour mettre ses capacités au service de la communauté.

  • FASCINATION RÉCIPROQUE
    Partenaires de part et d’autre d’une ligne 
    En partageant une ligne de connexion sur le diagramme, c’est-à-dire une ligne d’intégration/désintégration, la relation est particulièrement riche. Il y a des éléments complémentaires à l’œuvre, une sorte de connexion interne plus profonde parce que, bien que les partenaires puissent ne pas partager des choses de surface en commun, ils échangent certains types d’énergies émotionnelles ‘opposées’. Pour celui qui a en face de lui “son profil d’intégration”, il se joue une fascination pour un modèle d’idéal à atteindre. Pour celui qui voit son “profil de désintégration”, il se retrouve confronté à son “ombre”, cette partie de soi refoulée qu’il faut bien aborder un moment ou un autre dans un travail sur soi en profondeur, avec une fascination tout aussi forte que celle de son conjoint, mais de nature différente. Pour le premier il y a fascination avec une envie de ressembler à son conjoint, pour le second une fascination plus ambigüe.  (beaucoup de couples 1+7).
  • OPPOSITON COMPLÉMENTAIRE
    Partenaires aux opposés sur le diagramme  (1+5 / 2+7 / 3+6 / 4 +8)
    Sur le diagramme, chaque Type est géometriquement opposé à un autre signe (sauf pour le 9 qui représente la synthèse), on parle de polarités. Les couples polarisés peuvent être attirés l’un vers l’autre précisément en raison de leurs différences. Il peut être intéressant d’enseigner et d’apprendre les uns des autres. Ici, chacun va apporter à l’autre, de manière symétrique, un mode de fonctionnement opposé au sien dans un domaine bien particulier. Vous pouvez vous aider à retrouver au milieu pour trouver un équilibre. (beaucoup de couples 4+8).

Par exemple, le 9 apportera au 5 un savoir faire à sortir de sa bulle tandis que le 5 apportera au 9 un savoir faire à sortir de la fusion en s’isolant.

  • MIROIR BIENVEILLANT
    Partenaires d’un même type  
    Les couples de même Type sont moins courants que les autres combinaisons car nous avons tendance à être gênés par les personnes qui nous ressemblent trop. La seule exception à cette règle sont les couples 4, plus fréquents que la norme statistique. Une telle combinaison peut parfois créer un beau partenariat car une similitude profonde peut être réconfortante ou validante pour chacun, et lorsque les couples trouvent cela l’un dans l’autre, cela peut très bien fonctionner. (beaucoup de couples 4+4).

Les Types en couple

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