
L’Ennéagramme propose un continuum vertical d’intégration/désintégration pour chaque Type,
segmenté en 9 niveaux de santé.
De prime abord, les Types peuvent apparaître comme un ensemble arbitraire de traits sans relation, souvent reflétés par des attitudes et des comportements contradictoires. Les niveaux de santé (de développement) sont un moyen de conceptualiser la structure sous-jacente à chaque type.
L’une des différences les plus importantes entre les humains réside dans leur niveau d’équilibre psychique. Une personne équilibrée est paisible à l’intérieur, calme et centrée la plupart du temps. Elle est saine et entière. Une personne déséquilibrée est soumise à des habitudes émotionnelles, physiques ou mentales qui l’emprisonnent et lui cachent la réalité. Le sentiment subjectif de déséquilibre est la maladie, le malaise, la peur ou la présence de tout autre type de souffrance.

On parle de niveaux de santé ou de conscience pour exprimer notre capacité à être présent et à maintenir le contact avec l’instant.
Ainsi, ils introduisent une dynamique qui reflète la nature changeante de nos schémas. Les différents niveaux expliquent les variations entre les personnes d’un même Type, mais permet aussi de voir son niveau d’intégration en mesurant son degré d’identification avec sa structure de personnalité, enfermé dans ses automatismes ou libéré en conscience. Riso et.Hudson sont les principaux contributeurs de cette approche verticale de l’Ennégramme.
Tout au long des niveaux, nous pouvons voir que les stratégies que nous utilisons sont une compensation pour les sentiments sous-jacents de colère, de honte ou de peur.
Les Niveaux de Santé sont regroupés en 3 gammes
On dit d’une personne qu’elle est ‘saine’ (bonne santé), ‘moyenne’ (moyenne santé) ou ‘malsaine’ (mauvaise santé) selon son niveau de conscience et son degré de maîtrise de sa compulsion d’évitement. Ainsi, deux personnes d’un même Type peuvent être très différentes dans leur rapport à eux-mêmes où dans la façon dont elles vont gérer les circonstances selon un contexte de stress ou d’équilibre.
À mesure que nous nous désintégrons, nous perdons notre présence. Nous nous concentrons sur le passé ou le futur, sans vivre pleinement l’instant présent. Nous nous identifions tellement à notre personnalité que nous sommes éloignés de la vraie nature de notre être.
Aux niveaux intégrés supérieurs, les trois centres sont engagés avec harmonie, tandis qu’au niveau le plus bas, nous avons perdu la connexion avec les trois centres. Notre ego règne alors en maître. Par conséquent, notre sentiment de liberté devient restreint et la vie exténuante.
- À de forts niveaux de désintégration, tous les types se sentent mal.
- Aux niveaux moyens où se situent la plupart des gens, la souffrance est plus grande chez les 1, 4 et 6 et le confort égotique plus élevé chez les 3, 7 et 9.
- À des bons niveaux d’intégration, tous les types se sentent bien en termes de confort de vie. Ceux en quête de pouvoir deviennent responsabilisants, ceux en quête d’idéal deviennent inspirants et ceux en quête d’approbation deviennent approbateurs.
En bonne santé,
– le 1 ne se contente pas de poursuivre ses inspirations intérieures, mais inspire également les autres par la justesse et la vertu de sa cause.
– le 3 devient motivateur non pas en recherchant l’approbation, mais en approuvant et en encourageant les qualités impressionnantes qu’il voit chez les autres.
– le 8 devient leader parce qu’il donne du pouvoir aux autres, les élève pour les aider à utiliser leur propre force.

Nous nous déplaçons majoritairement dans la gamme moyenne
Ces étapes ne sont pas fixes. Le niveau à partir duquel nous agissons, basé sur un sentiment de stress ou de paix, peut changer au cours d’une même journée, en se déplaçant d’un ou deux niveaux.
Peu de gens sont capables de se maintenir constamment dans les trois niveaux supérieurs. Toute personne travaillant sur l’amélioration de soi est en mesure de progresser d’un ou deux niveaux sur une base plus permanente, mais le plus souvent, la majorité d’entre nous se déplace dans la gamme moyenne entre les niveaux 4 et 6.
Dans les trois niveaux inférieurs, nous perdons contact avec la réalité et devenons dysfonctionnels. Cependant, nous ne passons pas d’un coup de 3 niveaux inférieurs, à moins d’un contexte traumatisant.
A chaque niveau, des changements psychologiques importants se produisent.
Par exemple, au niveau de contrôle interpersonnel (niveau 5), la personne essaie d’avoir recours à des manipulations (d’elle-même et des autres) pour satisfaire ses besoins psychologiques, ce qui crée inévitablement des conflits interpersonnels.
Si son anxiété augmente encore, la personne peut se détériorer jusqu’au niveau suivant, le niveau de surcompensation (niveau 6), où son comportement va devenir de plus en plus agressif ou intrusif pour poursuivre les objectifs de son ego. La personne est de plus en plus pathologique et focalisée sur la satisfaction de ses besoins, quel qu’en soit l’impact sur les autres.
Il est à noter que chaque Type a un comportement paradoxal entre sa bonne et sa mauvaise santé.
Les types en bonne santé sont plus capables de donner aux autres et de suivre la règle d’or classique : ‘fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent’. Les types malsains font le contraire : ils enlèvent jalousement aux autres ce qu’ils voulaient avoir eux-mêmes.
Par exemple, en s’intégrant, une personne intimidant les autres devient le rédempteur de ses victimes, les aidant à être forts, ou une personne authentique emploiera le mensonge lorsqu’elle ira vers la désintégration.
Le spectre de la santé reste une représentation grossière. Peu de gens correspondront à tous les mots ou expressions descriptifs d’une même catégorie. Ils peuvent également être appliqués à d’autres types, et à différents moments.
Bonne Santé / Niveaux 1,2,3

Nous ne sommes plus autant identifiés à notre personnalité. Nous sommes libres de nous exprimer à travers un large éventail de comportements avec équilibre et cohérence. Nous croyons que nous pouvons exprimer et renforcer notre identité en l’abandonnant et en agissant d’une manière compatible avec elle. Il y a une sensation de fluidité, d’être pleinement engagé dans la tâche à accomplir, de se déplacer avec peu ou pas de friction dans nos mondes interne et externe.
1. Niveau de libération :
Ego transcendé. Équilibre et liberté
Nous abandonnons notre image de soi. Nous ne nous voyons plus de manière étroite et incomplète. Nous intégrons les qualités rejetées et nous nous équilibrons vraiment avec nous-mêmes. Nous réalisons que nous possédons en fait ce que nous avons toujours recherché.
Nous avons fait face à nos peurs les plus profondes et sommes maintenant vraiment libres. Nous sommes imprégnés de notre Essence, vivant moment après moment, ne nous identifiant plus à la personnalité tout en étant capables de vivre dans le monde des personnalités. Nous découvrons que l’illumination n’est pas le bonheur complet, la béatitude totale ou la liberté totale. C’est plutôt un état d’être dans lequel nous avons la capacité d’expérimenter nos vies dans le Présent, de vivre dans l’amour de la Vérité.
2. Niveau de capacité psychologique :
Ego identifié comme la base d’un mode particulier d’être
Nous atteignons le plein potentiel qu’offre notre personnalité. Elle est guidée par un désir fondamental qui sert de motivation motrice à la plupart de nos comportements.
Au fur et à mesure que nous vivons le but de notre vie, nous découvrons que nous sommes de plus en plus attirés par ‘Être’ plutôt que par ‘Faire’. Ce niveau nécessite d’aller éclairer nos ombres et résoudre nos dualités. Étant présents en tant que Moi unique, de plus en plus conscients de notre connexion avec l’Essence, nous commençons à reconnaître et à embrasser les aspects de nous-mêmes qui ont été ignorés et niés. De plus, nous devenons réceptifs aux qualités essentielles au fur et à mesure qu’elles surgissent. Nous rayonnons ces qualités et construisons autour d’elles des modes de vie quotidiens.
3. Niveau de valeur sociale :
Ego opérant de manière constructive, sublimant avec succès
Malgré un profond désir de montrer aux autres qui nous sommes, nous ne recherchons pas la validation de notre image de soi auprès des autres. Nous sommes confiants dans notre propre capacité à faire face au monde, non par fierté ou égoïsme, mais parce que nous croyons en nos valeurs.
En nous exprimant par l’action, nous renforçons notre image de soi. En interagissant avec les autres, nous créons et maintenons des relations et des systèmes de soutien.qui nous aideront à répondre à nos besoins. Nous voulons partager nos talents et nos capacités, croyant qu’ils auront un impact positif sur ceux qui nous entourent. Nous essayons de nourrir chez les autres les mêmes qualités auxquelles nous nous sommes identifiés. Nous voulons aider, enseigner et renforcer les autres pour réaliser leur plein potentiel et nous partageons le plaisir des succès des autres.
Nous n’avons pas peur d’être différents ou de remettre en question le statu quo. Nos qualités servent d’ensemble de principes directeurs que nous appliquons à nous-mêmes. Tant que nous suivons ces directives, nous pensons que nous sommes de bonnes personnes. Si nous choisissons de nous comporter différemment, nous pouvons devenir anxieux ou moins confiants.
Avec plus de conscience, nous découvrons que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes et un objectif de vie devient de plus en plus clair. Nous reconnaissons alors chaque jour que nous sommes une expression de l’Être, de la Nature ou de ‘Dieu’, de sorte que ce que nous faisons dans le monde et dans nos vies est l’expression de notre rôle dans la création. Nous commençons à comprendre que cela est également vrai pour toutes les autres personnes. Nous nous sentons à l’écoute de la Présence dans notre vie quotidienne.
Moyenne Santé / Niveaux 4, 5, 6

Dans cette gamme, nous pensons être notre personnalité. Un déséquilibre apparaît et le champ des préoccupations se rétrécit. Davantage préoccupés par notre image, nous nous concentrons davantage sur notre identité et voulons être vue d’une manière spécifique par les autres. Nous utilisons les rôles sociaux, la manipulation et le contrôle des autres en fonction de nos propres besoins, sans prendre trop en considération les leurs.
4. Niveau de fixation :
Perte de contact avec la présence et la prise de conscience,
début du ‘sommeil’ au profit de l’ego.
Nos comportements deviennent plus limités dans nos relations. Nous nous efforçons d’amener les autres à voir en nous les qualités de notre personnalité. Nous nous voyons d’une certaine manière (image de soi) et nous voulons vraiment prouver aux autres la ‘réalité’ de notre image et nous nous relions aux autres à travers un rôle social.
Notre vision du monde commence à se polariser entre deux extrêmes : l’un associée à nos propres valeurs et qualités et l’autre associé à nos peurs. Malgré cela, il existe encore un terrain d’entente. Cependant, nous avons du mal à gérer des situations qui tombent dans la zone grise. A ce niveau, nous avons tendance à juger les autres sur la base de notre image, en mesurant leur valeur ‘à la lumière’ de nos qualités.
Avec plus de conscience de soi et de réflexion, la personnalité commence à aspirer à une vie dans laquelle nous pouvons vivre nos agendas égoïstes. Nous rêvons de nous débarrasser de la critique intérieure en accomplissant ce que la personnalité croit qu’elle devrait être. Beaucoup de gens atteignent ce niveau et croient qu’ils sont arrivés à la réalisation et à l’illumination. En fait, ce que nous avons est un ego ‘brillant’ qui réalise son Idéal du Moi. Cela correspond à des organisations égalitaires ainsi qu’à des processus expérientiels et consensuels.
5. Niveau de contrôle interpersonnel :
Environnement de contrôle de l’ego
pour répondre à ses besoins (manipulation et défense).
Nous sommes maintenant totalement identifiés à notre ego : il doit donc être défendu et renforcé pour nous sentir en sécurité et garder intacte son identité. Nous voyons la vie comme une série de problèmes à résoudre. C’est à ce niveau que nous nous engageons avec d’autres pour concourir et faire prévaloir notre agenda égotique. La principale stratégie utilisée est la manipulation des autres et le contrôle des relations interpersonnelles. Ici, nous insistons vraiment pour que les autres acceptent notre image égotique. Malheureusement, d’autres ne répondent pas toujours comme nous le souhaitons, ce qui entraîne des tensions et des conflits.
Alors que des situations ou des événements spécifiques peuvent nous inciter à expérimenter des niveaux plus élevés de temps en temps, ou nous faire descendre d’un ou deux niveaux sous le stress, les gens moyens ont tendance à revenir au niveau 5 comme point d’ancrage.
Les compétences en résolution de problèmes sont développées vers l’âge de 11-12 ans. Mais en termes de maturité spirituelle, beaucoup de gens sont encouragés par la culture à rester ici. Gravir les échelons demande désormais de la conscience de soi, de la réflexion et de la discipline. Cela correspond à l’orientation vers la réussite, l’individualisme et la recherche d’autonomie.
6. Niveau de surcompensation :
Inflation de l’ego, défense agressive de l’identité de l’ego. Exiger que les autres / la réalité soutiennent l’agenda de l’ego.
À ce stade, la pensée est devenue binaire. Nous surcompensons nos peurs sous-jacentes en les projetant sur les autres. Nous croyons que nous devons les rabaisser et souligner leurs erreurs afin de nous sentir mieux. Il y a un sentiment de posséder certaines valeurs positives que d’autres ne possèdent pas. En conséquence, nous avons tendance à nous considérer comme supérieurs.
C’est le moment où les enfants remplacent les poings par les mots. Chez les adultes, il s’agit d’un moyen de communiquer les désirs et les sentiments d’une personne. C’est ainsi l’étape de faire des demandes pour répondre à l’agenda de l’ego. Pour l’enfant qui grandit, la capacité de conceptualiser et d’articuler ses besoins et ses désirs est la tâche développementale : établir des limites et d’apprendre à gérer les relations. Habituellement, les enfants ressentent des affiliations avec le groupe auquel ils s’identifient, un sentiment de ‘nous et eux’. Chez les adultes, ce niveau est caractérisé par des processus autoritaires pour préserver la stabilité en s’appuyant sur des règles et en exprimant son sentiment d’autonomie présumée en les brisant.
Mauvaise Santé / Niveaux 7,8,9

Dans cette gamme de stress aigu ou chronique, notre concentration est tellement restreinte sur notre identité que nous rompons souvent avec la réalité. Nous nous voyons d’une manière complètement différente de la façon dont les autres nous voient. Nous devenons dysfonctionnels avec des comportements pathologiques, susceptibles de développer des troubles de la personnalité et pouvons éventuellement sombrer dans la psychose.
7. Niveau de violation :
Ego disposé à se violer et à maintenir les autres. Abusif, dévalorisant, désespéré (une pathologie grave survient)
Nous sommes désespérés de ne pouvoir répondre à nos besoins que nous sommes prêts à nous abuser ou abuser les autres, entraînant de graves conflits. À ce stade, les gens se considèrent comme des victimes et peuvent donc justifier leurs actions destructrices. Nous avons tendance à abuser des actions qui semblent soulager notre douleur (suralimentation, consommation d’alcool, toxicomanie, etc.). Malheureusement, la plupart de ces comportements ne sont qu’une échappatoire au traitement de la réalité et des véritables problèmes auxquels nous devons faire face.
Au fur et à mesure que les enfants développent un sens plus fort de soi et deviennent plus affirmés, ils deviennent souvent exigeants et accrocheurs. Crier, frapper et mordre peuvent être des moyens par lesquels un enfant exprime sa frustration et tente d’utiliser sa force physique pour obtenir ce qu’il veut.
A l’âge adulte, cette adaptation devient problèmatique. Avec des capacités cognitives croissantes, ces méthodes agressives sont finalement remplacées lorsque les parents et les enseignants du préscolaire mettent l’accent sur l’apprentissage à ‘utiliser les mots’. L’agressivité peut être un mode de vie, s’appuyant sur la violence physique et verbale continue pour essayer d’être en sécurité et de répondre à ses besoins dans un monde qui semble menaçant.
8. Niveau d’illusion et de compulsion :
Ego-soi hors de contrôle et hors de contact avec la réalité
(troubles majeurs de la personnalité)
Sur le plan du développement, les très jeunes enfants commencent à se différencier des autres. Leurs comportements sont répétitifs et ritualisés. C’est aussi le stade de l’illusion ou de la pensée magique.
Chez les adultes, les pensées délirantes et les comportements compulsifs sont caractéristiques d’une anxiété et d’une dépendance importantes. En tant que comportement adulte malsain, il est dysfonctionnel et généralement destructeur pour l’individu et pour les autres.
9. Niveau pathologique :
Pathologie extrême (destruction)
En utilisant une perspective de développement avec les Niveaux, tout le monde commence sa vie à ce niveau. Dans la petite enfance, les bébés sont totalement déconnectés de la réalité collective. Ils sont complètement absorbés par leur expérience intérieure, principalement avec des sensations somatiques primaires comme la faim et la satiété, la chaleur et le froid, l’humidité et la sécheresse.
Les nourrissons sont absolument impuissants et dépendent des autres pour les soins dont ils ont besoin pour survivre. Ils sont absorbés par la recherche de confort et de plaisir, et par le soulagement de l’inconfort. Malgré leur délicieuse innocence et douceur, les bébés sont exigeants et dépourvus d’émotions raffinées telles que l’empathie. Ils n’ont aucune considération compatissante de la façon dont maman se sent ou une volonté de reporter la satisfaction de leurs propres besoins par déférence pour les autres. Ceci est tout à fait normal pour un nourrisson. Pour un adulte, cela est extrêmement malsain et décrit des troubles du développement ou une psychopathologie grave.
Névrose, psychose et état limite
La psychopathologie repose sur 3 concepts fondamentaux : la psychose, la névrose et l’état limite. Ils permettent de comprendre et de classifier les différentes formes de troubles mentaux selon leur structure psychique sous-jacente, leur rapport à la réalité et leurs mécanismes de défense caractéristiques.
La névrose est en quelque sorte une solution adaptée par le sujet pour faire face aux difficultés qu’il rencontre dans sa relation au monde extérieur. Elle se caractérise par des conflits intra-psychiques qui transforment la relation du sujet à son environnement social, en développant des symptômes spécifiques en lien avec les manifestations de son angoisse.
Nous sommes tous plus ou moins névrosés
Elle entraîne une perturbation de la personnalité sans pour autant empêcher la personne de vivre normalement. Le névrosé vit dans la réalité et a conscience de son déséquilibre. Diverses psychothérapies vont permettre à la personne de le retrouver et diminuer ses peurs, angoisses, stress, somatisations diverses et variées face aux situations qu’elle perçoit comme anxiogènes (TCC, hypnose, sophrologie..)
Exemples de névroses : les crises d’angoisse, l’hystérie, les phobies, les TOC (=névrose obsessionnelle), les dépressions, l’hypochondrie...
La psychose se traduit par un désinvestissement de la réalité extérieure et un surinvestissement de soi-même. Le psychotique vit dans son monde, n’a pas conscience de sa maladie, ne perçoit pas ses troubles ; il est en rupture avec la réalité. Cette perte de la réalité se manifeste par des délires, des hallucinations.
Les troubles psychotiques altèrent gravement l‘individu, et nécessitent généralement une hospitalisation souvent durable. Une prise médicamenteuse qui agit sur le psychisme semble inévitable pour stabiliser la personne (neuroleptiques : séduits, désinibiteurs..)
Exemples de psychoses : la schizophrénie, le trouble bipolaire, personnalité borderline
Contrairement à la névrose ou la psychose qui ont des structures plus fixes, l’état limite, également appelé personnalité borderline, occupe une position intermédiaire et plus fluctuante.
L’état limite est un trouble de nature narcissique qui se manifeste par des relations de dépendance intense, une grande vulnérabilité dépressive ainsi qu’une difficulté à gérer leurs émotions et leurs relations interpersonnelles, sans toutefois empêcher l’adaptation sociale.
Il serait dû à un traumatisme affectif précoce, survenu avant le stade œdipien, qui aurait interrompu le développement libidinal normal. Cela aurait entraîné une entrée prématurée dans une ‘pseudo-latence’ qui se prolongerait jusqu’à l’âge adulte.
La capacité à investir et à désinvestir la réalité relationnelle est considérable, rendant le diagnostic et l’aide difficiles, notamment au début de la maladie. Les sujets souffrant d’état limite cherchent rarement à se soigner, sauf si un traumatisme (deuil), un accident ou un conflit professionnel déclenche un épisode psychiatrique aigu (dépression) qui vient extérioriser le trouble affectif sous-jacent. Le traitement peut associer les médicaments et la psychothérapie. Une hospitalisation trop longue, qui ne ferait qu’accentuer la fragilité psychologique du sujet, doit être évitée.